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| Elenga Hygin Bellarmin
1
| Itoua Okemba Jean
2
| Fernandes Balou Gabin
2
| Moulongo Jean Georges André
3*
| and |
Ndeko Gertrude
1
|
1.
Laboratoire de la population et du Développement Université Marien NGOUABI Brazzaville Congo
2.
Laboratoire de Didactique des Activités Physiques et Sportives Université Marien NGOUABI Brazzaville Congo
3.
Laboratoire des Biosciences du Sport Institut Supérieur d’Education Physique et Sportive Université Marien NGOUABI Brazzaville Congo
| Received | 03 July 2018 | | Accepted | 28 July 2018 | | ID Article: Elenga-ManuscriptRef.3-ajira060718 |
ABSTRACT
Contexte: Cette étude met en exergue les mutations politiques et sociales qui s’observent dans le champ politique au Congo-
Brazzaville depuis la fin de la Conférence Nationale Souveraine avec la recrudescence du religieux dans presque toutes les sphères de
la vie. Otote, structure d’initiation et école de socialisation des jeunes garçons en pays Koyo, s’invite davantage dans le champ
politique et contribue aux stratégies de luttes et/ou de conservation du pouvoir politique. Objectif : notre objective est de montrer
comment les structures, autres que celles traditionnelles que sont les partis et associations politiques, qui fonctionnent dans la lutte
pour la conquête ou la conservation du pouvoir politique s’invitent dans le jeu politique. Cette innovation dans le champ politique
congolais est apparue depuis la fin de la conférence nationale souveraine et, a plus été manifeste depuis le retour au pouvoir dès 1997
du président Denis Sassou Nguesso. Méthodologie : Notre démarche s’appuiera donc, fondamentalement, sur l’observation, des
entretiens et témoignages auprès de certains acteurs afin de montrer comment cette structure d’éducation traditionnelle, par sa
représentation dans la conscience collective, et, le jeu de la violence sorcellaire, sert d’appui aux entrepreneurs politiques pour tenter
de conserver ou conquérir le pouvoir politique. Conclusion : Cette nouvelle approche est caractéristique des représentations que ces
peuples se font dans leur imaginaire de ces institutions dont le substrat identitaire et la violence sorcellaire restent des référents.
Mots clés : Otote, Modernité politique, violence sorcellaire, conscience collective.
1. INTRODUCTION
La fin de la décennie 90 a mis fin, en Afrique, au règne des gimes dictatoriaux. Le discours de la Baule reste le point
de chute de cette fin. Il inscrit, par sa clarté et son orientation sans ambages, les Etats Africains sur la dynamique
démocratique dont les élections restent et demeurent le principe d’accès au pouvoir. Lorsque je dis démocratie, lorsque
je trace un chemin, lorsque je dis que c’est la seule façon de parvenir à un état d’équilibre au moment apparait la
nécessité d’une plus grande liberté, j’ai naturellement un schéma tout prêt. Système représentatif, élections libres,
multipartisme, liberté de la presse, indépendance de la magistrature, refus de la censure : Voila le schéma dont nous
disposons [1]. Ces propos du président français d’alors ont changé le cours de la vie politique en Afrique et, ont ouvert le
champ politique à d’autres formes de luttes et de pratiques pour la conquête et la conservation du pouvoir. Ces propos
ont été relayés, à l’interne, par laclamation, presque partout en Afrique, auprès des pouvoirs existants, des tenues des
conférences nationales dont le caractère souverain a permis de faire le point, sans crainte, des années de dictature et,
balisé la voie pour une nouvelle approche de gouvernance avec, pour fondement, les élections et l’alternance. Elles ont
été supervisées, pour la plupart, par « les hommes de l’église », les évêques surtout, qui ont continué leur action
politique à la tête des parlements de transition augurant ainsi, l’avènement d’une ère nouvelle : Celle de l’action du
religieux dans la politique, pourtant, traditionnellement, loin de son jargon. Mais, cette nouvelle approche, axée,
fondamentalement, sur les élections, commande de la part des acteurs politiques, la mise en place des nouvelles
stratégies de mobilisation pour conquérir le pouvoir. La violence politique qui a caractérisé l’ancien système avec la
logique, pour ce qui est du Congo, du « pouvoir au bout du fusil » va se transformer en une forme de violence sorcellaire
pour laquelle les structures traditionnelles comme Otote en sont la représentation. Cette présence remarquable et brutale
des structures d’éducation traditionnelle comme
Otote
dans le champ politique congolais participe de la modernité
politique à laquelle les vieilles structures présentes en politique de par leur nature se voient violenter. Cette convocation
du religieux, dans le champ politique, est révélatrice des mutations qui le caractérisent et qui montrent l’inefficacité des
structures traditionnelles de mobilisation que sont les formations politiques et les associations assimilées.
ORIGINAL ARTICLE
OTOTE COMME EXPRESSION DE LA MODERNITE POLITIQUE AU
CONGO
*Corresponding Author: Elenga Hygin Bellarmin and Author Copyright © 2018: Moulongo Jean Georges André. All Rights Reserved. All articles published in American
Journal of Innovative Research and Applied Sciences are the property of Atlantic Center Research Sciences, and is protected by copyright laws CC-BY. See: http://creativecommons.org/licenses/by-nc/4.0/
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1.1. Constat
Depuis la fin de la conférence nationale souveraine au Congo, il apparait clairement que le religieux joue un rôle
important dans la vie politique [2]. Ceci se constate par la sollicitation déguisée des politiques à l’appui du religieux dans
la gestion des questions politiques. Mais aussi, par des séductions du politique au religieux remettant chaque fois le pays
lorsqu’il y’à des crises récurrentes, aux mains de Dieu. Seulement, l’appui du religieux christique n’est pas très
contraignant dans la mesure ses adeptes, souvent, ne sont pas obligés d’aller voter. Ils ne vivent aucune contrainte
psychologique ou mystique face à cet acte. Ils se contentent seulement de prier pour les autorités dont les
enseignements leur apprennent qu’elles viennent de Dieu. Mais le religieux achristique comme
otote
commande une
obligation psychique d’obéissance au vote dès que les instructions sont données au niveau de la hiérarchie de cette
institution. L’imaginaire de cette institution est fait de peur et de pression psychique. La sollicitation, a tout instant des
‘’
kani’’
et ‘’
mwene’’
à la gouvernance politique fait que ceux-ci se sentent concerner et sont donc obligés de contraindre
en usant de la violence mystique, leurs adeptes à s’aligner à leur volonté pour renforcer le pouvoir qui devient, de ce fait
un bien commun dont la jouissance est partagée, ne serait-ce que par l’absurde. Lorsqu’il s’est agi de modifier la
constitution du 20 mars 2002, le président de la République monsieur Denis Sassou Nguesso a invité à Oyo, les notables
et sages de tout le département de la Cuvette, son département d’origine, pour leur faire part de son intention d’aller
vers « la Nouvelle République » avec une constitution adaptée aux exigences modernes afin d’amener le pays vers
l’émergence. L’ancienne perçue dans cette optique comme inadaptée devenant ainsi par ses prescrits, un frein au
développement. Au même moment qu’il entretenait ces notables et sages, ceux du département du Niari, fief de l’ancien
Président Pascal Lissouba évincé du pouvoir en octobre 1997, attendaient, eux aussi, pour la même question, d’être reçu.
On peut imaginer que ces rencontres, au regard du protocole observable autour du président de la publique, ne
peuvent être organisées et phagocytées en temps voulu par ses services aux fins de crédibiliser son approche de la
révision constitutionnelle qui, au demeurant ne vise qu’à lever le verrou de la limitation des mandats pour sa survie au
pouvoir. Cette approche ne peut avoir un sens réel qu’en intéressant les notables de son propre département qui doivent
se sentir partie prenante à la gestion du pouvoir et, donc au pouvoir, et ceux du département de l’ancien président dont,
il est logique, que les cadres et intellectuels ont encore du mal à digérer la fin du règne de leur proche, pourtant élu dans
les conditions démocratiques et évincé dans les limites du tolérable.
Ce constat nous amène à nous poser la question de savoir pourquoi est-ce qu’
Otote
, qui est le suppôt du pouvoir
traditionnel en pays ‘’
Mbosi’’
et, cadre d’expression des notabilités traditionnelles, est devenu de plus en plus sollicité par
les acteurs du pouvoir politique moderne dans leur quête de pouvoir? Que cachent les stratégies de ces entrepreneurs
politiques en faisant, de temps en temps et, à tout instant, recours aux acteurs du pouvoir traditionnel incarné par
Otote
?.
Notre hypothèse, dans le cadre de cette recherche, part du postulat selon lequel il existe depuis une époque relativement
récente, la rupture du contrat de confiance entre les gouvernants et les gouvernés du fait d’une latence des gouvernants
à aliser les actions en faveur de la résolution des questions pertinentes allant dans le cadre de l’amélioration des
conditions sociales de la majorité. Les privilèges et avantages inhérents à l’exercice du pouvoir se concentrent entre les
mains d’un individu ou d’un groupe. Cette rupture de confiance a pour conséquence le rejet de la politique qui a été
désacralisée de sa fonction originelle devenant dans l’univers politique congolais l’art de mentir. Le désespoir des
gouvernés leur a permis, puisque ne faisant plus confiance aux politiques, de se tourner vers le religieux source
d’espérance et de salut. C’est, dans cette optique que les politiques se tournent vers ces nouveaux foyers de mobilisation
qui rassurent de la sincérité des adeptes qui tiennent dans leurs relations avec les traditions et coutumes à pérenniser les
fondamentaux de leur identité. L’influence supposée mystique de ces institutions et, leur prise en compte dans la
conscience collective comme ayant vocation à primer sur l’existant favorisent la manipulation de celles-ci par les
entrepreneurs politiques, aux fins de mobilisation des adeptes, pour les stratégies de conservation et de conquête du
pouvoir.
2. METHODOLOGIE
Peu d’auteurs ont abordé la question
d’Otote
dans la logique de cette approche. Notre démarche sappuiera donc,
fondamentalement, sur l’observation, des entretiens et témoignages auprès de certains acteurs afin de montrer comment
cette structure d’éducation traditionnelle, par sa représentation dans la conscience collective, et, le jeu de la violence
sorcellaire, sert d’appui aux entrepreneurs politiques pour tenter de conserver ou conquérir le pouvoir politique.
Dans la recherche documentaire, nous allons convoquer des auteurs qui ont travaillé sur la question, pour mieux nous
fixer sur ses fondements, ses origines, ses principaux animateurs et sa philosophie profonde.
2.1. Approche théorique
Depuis la fin de la conférence nationale souveraine, le religieux s’affirme dans la sphère politique en République du
Congo comme une donnée incontournable. La perte de confiance des politiques auprès des gouvernés, due au fait qu’ils
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n’arrivent pas à répondre à leurs préoccupations et, leur attitude à faire du pouvoir un bien de la famille creuse
davantage cet écart. Les entrepreneurs politiques se cherchent donc d’autres pistes de mobilisation qui permettent de
mieux convaincre. L’église est la première à être sollicitée pour rassurer cet électorat qui se confie, après tous les
désespoirs à Dieu. Les acteurs politiques développent, à son endroit, des actes de bienveillance donnant la pleine mesure
de ce que toute autorité vient de Dieu. Mais cette piste, bien que porteuse, ne convainc pas toujours dans la mesure
l’action, au niveau des églises, ne répond à aucune contrainte psychologique dont la violence mystique reste le
soubassement. Au niveau de l’église, la repentance reste et demeure la règle qui peut aider à se rapprocher de Dieu.
Mais, les chrétiens ne sont pas toujours mobilisables à souhait pour contribuer au succès de tel ou tel candidat au cours
des élections. Dans cette optique, les acteurs politiques ayant, à ce niveau, rassuré de la reconnaissance de Dieu pour
mobiliser quelques chrétiens peu lucides, se tournent vers des structures organisées sur lesquelles pèse la peur de mourir
par ce que la sorcellerie est présente toujours proférée comme une épée de Damoclès. C’est la, les traditions et
coutumes sont convoquées dans le jeu politique. Dans les structures qui les composent, la contrainte psychologique
fondée sur la violence de la sorcellerie est la règle. Le sacré devient donc le principe premier et le référentiel de toute
action politique. C’est ici otote s’affirme dans toute sa force et s’inscrit, au regard de son organisation et de son
influence, comme l’expression même de la modernité politique dans un univers où les acteurs politiques n’ont plus que la
légalité sans avoir réellement la légitimité. Une légalité qu’ils se sont octroyés avec l’appui et le concours des notabilités
traditionnelles dont l’influence supposée mystique pèse sur la conscience collective et pour laquelle personne n’ose
affronter. Alors que toutes les élections depuis 2002 ont été presque contestées, avec les acteurs qui, pour le grand
nombre, se sont imposés par la volonté du pouvoir, sans réelle légitimité. Le pouvoir est obligé donc de négocier cette
légitimité, en faisant recours au pouvoir traditionnel incarné par
otote
La sollicitation de cette structure traditionnelle dans
le champ du pouvoir politique moderne, avec l’implication de l’appui des notabilités dans le destin politique du pays est la
preuve que les acteurs politiques font la part belle au sacré dans la politique. Le pouvoir devient ainsi quelque chose qui
est mise à part et dont l’accès exige la maitrise de ce qui est difficile à cerner par le commun des mortels. C’est dans ce
sens que Ryos Tsoun, parlant des élections à Ngo, dans le département des Plateaux, met en exergue l’influence
mystique du candidat Célestin Gongarad Nkoua qui, pourtant rejeté par ses frères, a usé de son influence mystique pour
convaincre et gagner à nouveau le siège [3]. Il distribuait des sommes d’argent en leur disant en téké ‘’
Adza ayèle’’
. Une
traduction littérale pour faire simple : Mangez et sachez. Une manière de dire « malheur à celui qui mange mon argent
et ne vote pas pour moi.» Une forme de violence psychologique dans un monde la croyance et la foi au mystique
sont ancrées dans l’imaginaire collectif comme des acquis et des valeurs à respecter. Ce doyen, journaliste et ancien
ministre aurait prédit la chute du président Dénis Sassou Nguesso alors que tous les indicateurs, au plan national et
international, en ce temps prévoyaient cette chute. En se servant de ces indicateurs prévisibles, il a prononcé cette dérive
et s’est imposé dans son univers comme un prophète sachant bien que dans cette société la superstition est de grande
importance pour qu’il s’en serve au temps des élections pour mobiliser. En pays téké, le Ndjobi, une autre structure
traditionnelle de ces peuples est souvent sollicitée et mise à contribution pour faire fléchir les populations dans leur
attitude vis-à-vis des autorités et de la gestion du pouvoir. Claude Richard MBISSAA fait remarquer que le Djobi est
présenté comme alternative crédible pour contraindre les habitants des villages du District de Kellé à exécuter les travaux
d’intérêt public [4].
2.2.
Otote
: Approche de définition, organisation, fonctionnement et philosophie
Il ne nous parait pas facile de définir
Otote
, encore moins nous fixer sur son origine et son fondateur. Il semble que c’est
le besoin d’organisation de la société qui a commandé à la création de cette institution. Et, ce besoin s’est exprimé
partout les hommes ont pris conscience de cette nécessité. La hiérarchisation de la structure est apparue bien après
pour matérialiser la notion de responsabilité et de sanction. Obéla Itoua l’Ondéndé du village Diki à Manga dans le district
d’Owando nous a expliqué l’origine de cette institution sous la forme d’une légende : Il y’aurait un paralytique dans un
village qui était moins considéré et pour qui personne, même ses proches, ne prêtait attention. Il vivait, difficilement,
puisque son état ne lui permettait pas de travailler comme les autres afin de subvenir à ses besoins. Et, comme le village
se vidait chaque jour le matin, les hommes « valides » allant vaquer à leurs occupations en foret, il a imaginé un scénario
qui a fait qu’avec le concours de certains passants, il a déstabilisé certains édifices et symboles du village. De retour des
champs, les soit disant hommes valides avaient besoin des informations sur ce qui s’était passé au village. Et, il se
trouvait que lui seul, pouvait être en mesure de donner des précisions sur ce qui s’était passé au village. Il a donc été
sollicité, à cet effet, par les premiers venus. Il leur demanda de lui apporter une partie du produit de leur travail comme
condition préalable pour son témoignage. Ce qui fut rapidement fait. Il demande que ce produit soit immédiatement
rendu disponible à la consommation. Il a exigé que son témoignage se fasse en retrait du village sans que les femmes en
soient présentes. Il a commencé son témoignage par une remarque qui permet de comprendre l’utilité de tous les
hommes. Il déballa à la fin sa stratégie. Les autres ont vite compris qu’il fallait désormais considérer tout le monde sans
distinction. Ceux qui sont venus après devaient rejoindre les autres au sanctuaire en apportant les présents pour nourrir
tous ceux qui se sont retrouvés pour la circonstance.
Otote
serait né dans ces circonstances.
Quand à sa définition, la première approche, celle qui est la plus répandue dans l’espace ‘’
mbosi’’
, en général et, ‘’
koyo’’
,
en particulier, est celle qui fait
d’otote
la judicature des peuples ‘’
mbosi’’
, la justice de nos pères comme le dit si bien [5].
Mais cette définition, bien que répandue, ne nous parait pas traduire, au fond, le sens profond de cette institution. Très
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souvent, elle est perçue, au regard de son utilisation aux besoins les plus visibles pour lesquels, ses services sont
sollicités. Par exemple, elle est souvent sollicitée quand il s’agit des questions de mariage, de décès et aussi souvent de
succession. Ces aspects, pour lesquels
otote
est convoqué, renvoient souvent à la justice, dans le sens de règlement et
non avec vocation de sanctionner. Entant qu’institution structurée et organisée,
otote
gère toutes les sphères de la vie en
société. Tous les acteurs sociaux qu’ils soient initiés ou non sont concernés par les prescrits de cette institution. C’est
dans ce sens que la définition proposée par Nicolas Oboba parlant de l’espace ‘’
koyo’’
nous parait la plus proche de la
réalité de cette institution. Pour lui, ‘
otwere’’
apparait comme acteur dans l’organisation de cette société, le régulateur de
la vie, l’organisme qui secrète l’expression et garantit l’ordre dans la société. Cette définition ne fait apparaitre la notion
de justice que de manière déguisée. C’est, pourrait-on dire, que cette institution ne fait appel à la justice, au fond, que
par ce qu’il n’est pas possible de vivre dans une société sans justice. Mais, en réalité, la justice semble ne pas être le but
de cette institution. Elle n’est qu’un aspect qui concoure à rendre efficace cette institution dans son rôle dans la société.
Elle est même, dans une certaine mesure imprécise dans la mesure où l’institution n’est pas clairement définie.
Au cours de nos travaux académiques portant sur les rapports de cette institution et la politique, nous avons estimé
qu’otote
est une école de socialisation en pays
mbosi
en néral et
koyo
/
Akwa
en particulier. Son éducation est
constituée d’un ensemble d’enseignements structurés et organisés en thèmes pratiques, simulés aux réalités de la vie
courante.
Otote
ne se résume pas en une chose qu’on pourrait domestiquer et pour laquelle, un individu ou un groupe,
voire une famille ou un clan peut prétendre en avoir la maitrise totale. Elle est une philosophie qui fixe, dans le cadre de
la dynamique du groupe, des grandes orientations sur lesquelles la flexion doit s’appuyer en permanence pour faire
avancer le groupe ou la communauté. Elle est donc à la fois, fermeture par ce qu’elle veille au respect des traditions,
coutumes et ouverture car, elle adapte ses principes à l’évolution du monde moderne sans réellement altérer son identité
profonde. Elle privilégie la vérité et se repose sur le courage et la détermination de la défendre et l’affirmer pour éviter
qu’un individu,
kani
ou
mwene
soit-il, un groupe d’individus puissent domestiquer la vérité et s’en servir à leurs fins.
Elle est, essentiellement, orientée vers des hommes, par ce qu’on les estime comme les plus à me de diriger. Les
femmes ne sont pas concernées même si, dans la pratique parfois elles ont certains privilèges reconnus aux
totes
.
Cette institution est structurée de telle sorte que son autorité ne souffre d’aucune contestation. Le
kani
ou
mwene
en est
l’autorité morale. Gardien des traditions, le
kani
ou
mwene
veille à ce que les fondamentaux de cette institution ne soient
pas violés et remis en question. Mais, le vrai chef de cette institution est
obéla
. C’est, en fait le porte parole du groupe ;
le modérateur. Il est choisi selon les critères fixés par la communauté dont la vérité, et le courage de l’affirmer et le
défendre, le respect des droits humains sont et demeurent des normes.
Obéla
est le confident du
kani
et celui-ci en
choisit un, le jour de son intronisation, pour parler en son nom et sous son autorisation. Au début,
obéla
était choisi
parmi les personnes les plus éclairées de la société, dont la verve oratoire, le sens des responsabilités et de la logique,
mais aussi, le gout de la vérité ne souffraient d’aucune contestation.
Obéla
ne devait dire que le droit et ne pouvait être
partisan même si dans l’affaire en débat il avait quelqu’un avec lequel, au plan individuel, il pouvait avoir des
antécédents.
A côté
d’obéla
, il y’a
opémbet
. Il joue le rôle d’émissaire dans cette institution
otote
, mais aussi l’assesseur
d’Obéla
. Il
installe la natte au
kandza
lors du règlement des palabres et rappelle à l’ordre
obéla
, sur le respect des prescrits de
l’institution, en cas de dérapage, en pleine séance.
Le
mwandzo
ou balai reste le symbole par excellence de cette institution. Le
kandza
est le siège permanent de cette
institution dans l’intervalle des sessions. Il est un cadre architectural bien construit, une permanence qui permet aux
jeunes garçons de se former sur les fondamentaux de la vie et la gestion de la société auprès des vieux. Les femmes n’y
ont pas accès de manière permanente. Elles viennent, pour répondre à un besoin particulier, à l’appel d’un des hommes.
Au cours du glement des palabres, elles y restent aux abords, assises sur des sièges de fortune, juste pour suivre la
procédure et la délibération sur l’affaire en examen.
Cette institution gère toutes les sphères de la vie. Elle est beaucoup plus remarquable sur les questions de mariage, de
maladie et de la mort.
Otote
est structuré en modules : Le premier est
okosso
qui fixe le postulant sur les fondamentaux de la vie en néral,
sans réelles précisions sur ses aspects importants. C’est l’étape qui consacre les premiers pas dans l’initiation avec pour
fondement essentiel, le respect des anciens et de la hiérarchie sociale.
Le deuxième, dénommé
ontsongo
représente, à travers des images et symboles, les fondamentaux de la vie en société,
le rapport de l’homme à la nature, avec les hommes et l’au-delà. L’essentiel de ce module instruit l’homme sur la
nécessité de vivre en communauté et l’intérêt de préserver la dynamique du groupe quel que soit les divergences.
Le troisième et dernier module est
miandzo kama
. Ce qui peut se traduire en français par cent balais. Ce qui symbolise la
plénitude dans l’instruction. On suppose qu’un initié de cette trompe devrait être en mesure d’avoir la maitrise et la
capacité de surmonter toutes les situations qui peuvent se présenter à lui, en les questionnant, fondamentalement, et en
tentant de trouver, les meilleures approches possibles de solution. Cette étape est la suite logique des deux autres. Elle
met un accent particulier sur la justice sociale et la reconnaissance de Dieu comme maitre incontesté de l’univers et de la
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création. L’initié, à ce stade, doit privilégier la vérité, le courage de l’exprimer et l’affirmer, sans atermoiements. Il doit
aussi veiller au respect de la dignité humaine pour avoir appris et compris que l’homme est la seule créature qui soit
proche de Dieu de par son image et sa ressemblance.
Ces enseignements sont dispensés par un professeur attitré appelé
omangui
. Il est assisté par certains collaborateurs
dont la mission est de prendre en charge certains enseignements spécifiques pour lesquels
omangui
n’a qu’une
connaissance sommaire.
Cette institution a pour autorité morale le
kani
ou
mwene
. Elle gère la vie dans toute sa complexité et aucun domaine
n’en échappe.
Ses séances sont convoquées, chaque fois qu’un membre de la communauté exprime le besoin de se faire initier. Et, pour
y arriver, une procédure est observée et certaines conditions exigées.
La philosophie profonde de cette institution est la préservation des intérêts du groupe et la sauvegarde de sa dynamique.
Elle préserve la vérité, le respect des principes, consensuelle ment, adoptés au
kandza
devant l’assemblée unie pour la
circonstance. Le
kani
ou
mwene
aussi puissant soit-il, ne peut imposer son diktat à l’ensemble de la structure. Son
approche est forcément celle souhaitée par l’ensemble dont il préserve et garantit les intérêts en vertu du principe sacro-
saint selon lequel :
okani a gnossi boundou tsa, a moto, boundou bato
. Une traduction simple pour dire le pouvoir de
l’oiseau est tenu par les plumes, celui de l’homme par les hommes.
2.3. Les notabilités et chefferies traditionnelles comme prolongement du pouvoir politique moderne.
Les entrepreneurs politiques au pouvoir en publique du Congo ont réussi après la conférence nationale souveraine a
phagocyté le système politique moderne en donnant toute la force, dans le jeu politique aux notabilités et chefferies
traditionnelles. Ces personnalités qui, jadis, avaient un pouvoir limité à la gestion des questions traditionnelles inhérentes
aux hommes vivant sur l’influence de leur zone de commandement ont vu leur pouvoir dépasser ce cadre et, devenir
presque un appendice du pouvoir politique moderne.
Comme à l’époque coloniale, les chefs de village ont des primes qui leur sont versées à la fin de chaque année et,
contrairement à la logique traditionnelle, ils sont nommés par arrêté du préfet du département sur proposition du sous-
préfet. Une façon, non seulement de les avoir à leur solde, mais aussi de les rendre responsables et comptables vis-à-vis
du pouvoir politique qui les a consacrés. Les royautés ont été presque habilitées alors que le caractère républicain
devrait simplement permettre de constater leur déchéance. Les Rois de Loango et des tékés ainsi que le souverain de
Mbaya
dans le département des plateaux jouissent à l’égard du pouvoir, des privilèges exceptionnels dus, semble-t-il, à
leur rang. Ils sont, souvent, consultés par le président de la république lorsqu’il est question de soudre certaines
préoccupations qui entament, de par leur complexité, la vie de la Nation. Et, ceci de manière publique. Ils agissent, de
fait, comme des collaborateurs, mieux des conseillers du président de la république. Le 28 novembre 2016 la chaine de
télévision nationale congolaise a diffusé au journal de 20 heures un entretien entre le président de la république du
Congo Denis Sassou Nguesso et les rois des tékés, de Loango et le souverain de Mbaya, dans le département des
Plateaux leur demandant de l’aider à faire plier le pasteur Ntoumi entré en rébellion contre son régime. Cette main
tendue stratégique traduit à la fois la termination des autorités politiques à prendre en compte dans leur gouvernance
les autorités traditionnelles, mais aussi une approche vers la traditionnalisation du pouvoir en sollicitant de ces hommes
censés avoir un pouvoir mystique, leur appui pour tenter de soudre des questions dont les seuls rapports de force ne
peuvent le faire. C’est dans ce sens que les chefferies traditionnelles ont été habilitées pour répondre comme le traduit
si bien le professeur Jean Pierre Missié
aux calculs politiciens dans le but, d’une part de les utiliser comme des rabatteurs
ethniques lors des campagnes électorales, d’autre part, d’espérer bénéficier de leur maitrise supposée des forces
invisibles pour s’en servir aux fins de demeurer au pouvoir ou d’en conquérir.
Le pouvoir dans la logique africaine intègre
beaucoup de paramètres qui font que ces tenteurs ou ceux qui tiennent à en acquérir se voient obliger d’être en
contact avec des milieux influents dont la plupart relève de l’ordre de l’invisible pour asseoir l’autorité du pouvoir.
A Manga, contrée dans laquelle, nous avons fait des recherches, l’instrumentalisation de certains notables érigés en chefs
de village pour servir d’appendice aux hommes au pouvoir est manifeste et remarquable. La réalisation de la piste
agricole, permettant le désenclavement de cette zone, œuvre galienne pourtant, a été attribuée par les autorités
traditionnelles à un ancien député, ministre à l’époque. Et, il pèse toujours, sur cette zone, cette espèce d’épée, qui
rappelle à chaque élection à ces populations, le risque de leur tourner le dos si jamais elles portent leurs suffrages sur
des acteurs autres que ceux du pouvoir. Les notables deviennent donc au service des politiques et travaillent pour
pérenniser le pouvoir et justifier des sommes qu’ils reçoivent en fin d’année. C’est cette volonté de contrôle de tous les
acteurs traditionnels qui amène les acteurs au pouvoir à avoir un regard particulier sur des questions de succession des
notables et des rois [5]. A la mort du roi téké, note le professeur Jean Pierre Missié, les cadres d’ethnie proches du
pouvoir se sont divisés sur la question de succession. Certains, ont tenu même à proposer un roi qui, selon les règles
traditionnelles, ne peut être éligible. A Owando, chef-lieu du département de la Cuvette, la mort de Bavon Engoulou,
notable de cette localité a créé des vives tensions dans sa famille au sujet de sa succession entre ses enfants et neveux.
Chaque camp se réclamant dépositaire de ce pouvoir et, donc disposé à porter, au sommet son représentant pour en
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assumer les charges, sans que les traditions et coutumes liées à cette charge ne soient ellement convoquées et visitées
à ce propos. A la fin, chaque branche a investi son
kani
, avec un appui voilé des politiques dont l’intérêt est de contribuer
à la fragilisation de cette autorité traditionnelle d’une localité aussi sensible que celle qui a eu dans l’histoire politique du
Congo à donner à ce pays deux chefs de l’Etat : Marien Ngouabi de 1968 à 1977 et Jacques Joachim Yhombi Opango de
1977 à 1979.
2.4. Otote comme levier du pouvoir politique et acteur majeur au cours des échéances électorales.
Le dictionnaire Larousse illustré donne du levier, la définition suivante :
Barre rigide pouvant tourner autour d’un point
fixe.
Il est clair depuis un certain temps que cette institution traditionnelle des peuples
Mbosi
joue cette barre qui est
rigide autour du pouvoir politique. Une barre qui ne se plie et ne se rompt pour protéger le pouvoir de ceux qui veulent
l’acquérir [6]. Par ce que dans cette nouvelle configuration, les notables et sages se retrouvent, à tout instant, par les
privilèges qui leur sont reconnus et, œuvrent aux côtés du pouvoir pour maintenir ces avantages plutôt que de le laisser
s’effriter.
Otote
devient dans ces conditions l’épicentre de l’action politique dans un univers depuis 2002, les élections
ont presque toujours été contestées, la gitimité des élus mise à mal devant des formations politiques elles aussi
devenues peu confortables dans leur relation avec des militants. IL faut donc faire appel ou solliciter d’autres structures
dont la représentation dans la conscience collective fait peur et contraint les populations à aller voter à l’appel de leur
autorité morale.
Otote
, dans les zones où elle est reconnue comme pouvoir, est beaucoup sollicitée et mise à contribution
lors des élections à tous les niveaux. A Manga nous a-t-on appris par nos informateurs, au cours des élections, les
autorités traditionnelles font intervenir cette institution pour faire plier les populations au choix du candidat qu’elles
estiment être à même de porter leurs préoccupations à l’hémicycle. Le
Mwandzo
qui est le symbole, par excellence de
cette institution, est placé au milieu de chaque village, accroché à un bois planté dans la cour pour rappeler à tous la
gravité de la question électorale. L’élection devient donc une préoccupation vitale à laquelle
Otote
est obligée d’intervenir
pour tenter d’en résoudre avec efficacité. La liberté de choix qui est un élément majeur en démocratie est donc biaisée et
ne permet pas aux votants de faire un choix libre, orienté vers le candidat qu’ils estiment, capable de porter leurs
préoccupations à la chambre des représentants. Ces attitudes sont dictées par la peur que ces institutions véhiculent
dans l’imaginaire collectif au regard de ce que ceux qui ont jadis sobéi à ses prescriptions ont du subir. A Diki, un
village de Manga, dans le distict d’Owando, bien avant les indépendances, un certain Ngoka David, habitant actuellement
à Kiambi aurait été frappé pour avoir désobéi aux principes de cette institution. Les faits étaient simples : Une situation
s’était produite dans son village Diki, pour laquelle, les notables de toute la zone auraient été convoqués pour la
résoudre. A la fin des pourparlers, comme à l’usage, un cabri aurait été offert pour les notables. Ngoka David s’est chargé
de s’occuper du partage. Ce qui fut fait sans qu’il ne prenne en compte des prescrits de cette institution dans des
circonstances pareilles. Au vu du paquet de chacun, les notables se sont rendus compte que les parties de la bête qui
leurs sont consacrées et reconnues par la tradition ne se retrouve pas dans la part qui leur revient. Après concertation, ils
ont résolu d’interpeller le jeune homme pour des explications. Celui-ci en arrivant, profère des menaces voilées aux
notables. Sans que ces derniers n’aient à réagir, le jeune homme tombe et se retrouve aussitôt dans une situation grave
avec une mousse dans la bouche caractéristique d’un état comateux. Informé de la situation, son frère ainé Ossa
décide de mener la guerre aux notables qu’il a du mal à retrouver dans ce petit village. Furieux, il décide de se rendre à
Fort Rousset, saisir l’autori coloniale. Sans succès car il semblerait qu’après quelques distances considérables prises
avec le village, il s’retrouverait toujours sans ellement avancer. Dans ces tracasseries et les pleurs au chevet de son
frère cadet, on lui propose de payer une amende et d’acheter un nouveau cabri pour les notables. Dès qu’il s’est exécuté,
son frère sans qu’il ne soit traité s’est retrouvé. Les notables sont du coup redevenus visibles attendant leur nouveau
paquet avec des parties qui semblent leur revenir de droit. Ces épopées de la vie, vécues et traduites aux générations
futures sont des indicateurs qui font que ces institutions soient respectées et vénérées et, que tout ce qu’elles exigent est
respecté et réalisé au risque de faire subir aux contrevenants des sanctions exemplaires. C’est donc la violence sorcellaire
qui sous-tend les actions de ces institutions traditionnelles et leur intériorisation dans la conscience collective comme des
valeurs à respecter. La sorcellerie, dans ces sociétés, fonctionne comme une donnée incontournable pour réorienter des
comportements et, imposer une façon d’agir pour le groupe. Son action est rendue possible par la peur de la mort et la
responsabilité de créer au sein de la communauté, un contentieux dont la postérité aura du mal à solder.
3. CONCLUSION
Notre objectif, à travers cette étude, était de tenter de démontrer que les traditions et coutumes congolaises s’invitent
plus que par le passé, de plus en plus, dans le champ politique Congolais. Cette invite s’est matérialisée depuis
l’avènement de l’ère démocratique qui a consacré la démocratie comme système de gouvernement. Les formations
politiques qui ont vocation à œuvrer pour la conquête du pouvoir semblent s’essouffler et laissent la place à d’autres
solidarités plus dynamiques et opérationnelles.
Otote
, pourtant émanation du pouvoir traditionnel chez les
Mbosi
de la
République du Congo, au regard de son influence dans la conscience collective de ces peuples, devient un levier du
pouvoir politique et un acteur majeur au cours des élections politiques. Les
kanis
qui sont des acteurs principaux de cette
institution s’impliquent, pleinement au cours des élections, pour permettre à ceux qui sont au pouvoir de pérenniser leur
action. Ces actions autour de cette institution sont coordonnées et organisées de telle sorte que tous les acteurs de la
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société y accordent leur intérêt. Elles sont sous-tendues par la violence sorcellaire qui, dans ce genre de société reste une
arme de persuasion pour avoir fait des preuves. Cette nouvelle approche dans le champ du pouvoir politique en Afrique
pose, en alité, la question du caractère mystique du pouvoir. C’est ce qui semble être reconnu par Adler quand il
rappelle que le pouvoir en Afrique intègre beaucoup de paramètres dont la compréhension n’est pas toujours de l’ordre
du visible et du possible.
REFERENCES
1- Mitterand, François. Discours 1981- 1995, Paris, Europolis, 1995
2- Tonda, Joseph. Les églises de réveil et l’imaginaire sorcellaire, Paris, l’harmattan, 2005
3- MISSIE, Jean Pierre. Stratégies électorales et recompositions politiques au Congo, Brazzaville, la saison des pluies, n°6, juillet, 2007
4- MBISSA, Claude-Richard. Le djobi au Congo et au Gabon : Histoire et fonction sociale, l’Harmattan-Congo, 2013
5- Gassongo, Benoit. Otwere, la judicature des Mbochis, Brazzaville, les lianes, 1979
6- MISSIE, Jean Pierre. La guerre de succession des Makoko : Un enjeu politique majeur, Dakar, Codesria, n°9, 2008
Citer cet article: Elenga Hygin Bellarmin , Itoua Okemba Jean, Fernandes Balou Gabin, Moulongo Jean Georges André, et
Ndeko Gertrude. OTOTE COMME EXPRESSION DE LA MODERNITE POLITIQUE AU CONGO. American Journal of Innovative
Research and Applied Sciences. 2018; 7(1): 74-80.
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